Devenir Policier du Renseignement
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Vous avez toujours eu la vocation pour travailler dans la Police Nationale ? Vous voulez faire une reconversion professionnelle dans un métier passionnant et participer à la sécurité des personnes et des biens de la France ? Le métier de Policier du Renseignement est certainement fait pour vous !
Présentation du métier de policier du renseignement
Le Policier du renseignement peut travailler pour la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) ou pour le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT).
S'il travaille pour la DGSI, ses missions consistent notamment à intervenir dans la lutte contre le terrorisme, mais il intervient aussi pour des missions de protection du patrimoine national, qu'il s'agisse de biens industriels ou scientifiques.
S'il exerce auprès du SCRT, le Policier du renseignement s'occupe de la protection rapprochée de personnalités gouvernementales, mais son action s'étend aussi à la protection du territoire face à la menace terroriste. Il vérifie l'information par tous moyens à sa disposition et doit garder confidentiels tous renseignements. Il s'assure aussi que des personnes destinées à recevoir certaines distinctions officielles répondent à des critères de bonne moralité.
Il est possible de devenir Policier ou Policière du Renseignement, une fois que vous avez intégré la Police Nationale. Pour devenir Policier, il existe plusieurs concours selon votre âge et votre niveau d'études. Vous pourrez par exemple, avec un niveau Bac, vous présenter au concours externe de Gardien de la Paix.
La sélection pour le recrutement au métier de Policier du Renseignement passe par une sélection qui commence avec un entretien avec un jury, puis s'il est concluant, se poursuit avec un stage de formation spécifique pour exercer ce métier.
Ce métier est accessible par la formation initiale, mais aussi, pour toute personne exerçant déjà un métier dans le privé et souhaitant effectuer une reconversion professionnelle pour devenir policier.
Le métier de Policier du renseignement est un métier passionnant qui nécessite une grande disponibilité, un esprit d'équipe et le respect de la confidentialité. Comme tout emploi dans la Police Nationale, il faut avoir une réelle vocation et si vous envisagez de faire carrière, vous pourrez évoluer rapidement et monter en grade.
Présentation de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure)
La Direction de la Surveillance du Territoire (DST) a été restructurée en 1944 par le Général de Gaulle. A l'époque, elle assure la sûreté nationale aux côtés des Renseignements Généraux (RG).
En 1968, la DCRG (Direction Centrale des Renseignements Généraux) va rejoindre la nouvelle DGPN (Direction Générale de la Police Nationale) qui a été créée pour remplacer la Sûreté Nationale.
Les RG sont missionnés sur du renseignement en lien avec l'anti-terrorisme tout au long des années 70. Ils collaborent dans ces missions avec la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) ainsi qu'avec les RGPP de Paris (Renseignements Généraux de la Préfecture de Police).
Les missions s'étendent aux violences urbaines et à l’hooliganisme, notamment dans le courant des années 90. Ils ne cessent de mettre tous les moyens possibles pour assurer la sécurité intérieure et protéger les citoyens.
Dans les années 2000, l'intensification de la coopération au cœur et entre les services de renseignement devient une évidence : il faut une refonte des services et cette réorganisation est décidée en 2007 qui aboutira le 27 juin 2008 à la suppression de la DCRG (décret n°2008-609).
Les missions de l'ancienne DCRG sont alors confiées à la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) qui prend la dénomination de DGSI en 2014 (décret du 30 avril). La même année sera créée également le SCRT (Service Central du Renseignement Territorial).
La DGSI relève du ministère de l’Intérieur et est rattachée à la CNR (Communauté Nationale du Renseignement).
Rôle et fonctions principales du renseignement français
Les services du renseignement ont pour mission essentielle l'aide à la décision politique. Il permet de fournir des éléments de connaissance et d'anticipation pour la prise de décision. La DGSI va participer à l'identification, mais aussi à la prévention des risques et de toutes menaces qui peuvent se présenter et mettre en péril le territoire.
La DGSI a ainsi pu neutraliser des projets d'actions menaçant directement le territoire national grâce aux renseignements qu'elle a pu recueillir avec l'aide de sa coopération partenariale tant nationale qu'internationale et qu'elle a pu transmettre à l'autorité judiciaire.
Les métiers de la DGSI
La DGSI représente un vivier de nombreux métiers qui sont classés en 4 grandes catégories :
- Métiers des ingénieurs et techniciens, par exemple : ingénieur cyber défense, chercheur en sécurité, technicien réparateur de systèmes embarqués, administrateurs de bases de données, ingénieur en développement logiciel…
- Métiers de la traduction, par exemple les agents de coopération et de protocole, les traducteur-interprètes, les analystes-linguistes…
- Métiers d'enquête comme les enquêteurs en sources ouvertes, les enquêteurs spécialisés en cyber infiltration…
- Métiers de l'analyse comme les analystes techniques spécialisés veille/analyse, les analystes rédacteurs généralistes, les analystes thématiques, les analystes enquêteurs, etc…
Les missions, tâches et fonctions du policier du renseignement
Que fait un policier du renseignement ?
Le Policier du renseignement occupe des missions très variées qui ne laissent aucune place à la routine. Ses fonctions pourront différer selon qu'il est recruté :
- pour la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) ;
- pour le SCRT (Service Central du Renseignement Territorial).
- missions de protection du patrimoine national dans les secteurs scientifique et industriel ;
- missions de lutte contre le terrorisme ;
- missions de lutte contre les ingérences des pays étrangers.
S'il exerce ses fonctions auprès du SCRT, le Policier du Renseignement effectue principalement les missions suivantes :
- Collecte et traitement de l'information à des fins de prévention concernant des faits délictueux qui pourraient advenir (faits de société, attentats, etc.) ;
- Collecte et analyse du renseignement et rédaction de notes de synthèse pour la hiérarchie ;
- Anticiper sur des événements de la voie publique (rassemblement de foules, etc.) qui peuvent provoquer des incidents ;
- Procéder à des enquêtes préliminaires pour des naturalisations ;
- Protéger les personnalités du gouvernement pendant leurs déplacements officiels ;
- Effectuer des enquêtes de moralité pour des candidats de concours nationaux qui sont lauréats de ces concours, mais aussi pour toute personne qui sera proposée par le gouvernement à l'occasion de la remise de distinctions honorifiques.
Les effectifs
La Police Nationale regroupe environ 150 000 policiers sur tout le territoire. Les femmes représentent 27 % des effectifs.
Si elles occupaient principalement des postes administratifs jusqu'à maintenant, l'augmentation des femmes sur le terrain est en constante augmentation. 24 % de femmes occupent par ailleurs des métiers de Commissaires de Police ou d'Officier de Police.
Les effectifs de la DGSI sont constitués de 3 800 personnes tous métiers confondus. 71 % de ces effectifs sont des policiers.
Un rapport de la Commission des Finances (référentiel année 2014) recensait un effectif du Renseignement Intérieur de 6 200 personnes travaillant notamment à la DGSI, le SCRT, la DRPP (à l'exclusion des effectifs en charge de l'immigration clandestine) et le SDAO.
La tenue et les équipements du policier du renseignement
Tenue
Lorsqu'il doit porter l'uniforme, le Policier du renseignement porte l'uniforme de la police nationale : pantalon bleu marine et veste assortie et chemise ou polo bleu ciel. Le blouson comporte le sigle de la police nationale au dos.
Toutefois, dans ce métier, les missions sont souvent secrètes et il est fréquent que le policier du renseignement travaille en civil.
Équipement
Un parc d'environ 30 000 véhicules est utilisé chaque jour par la Police Nationale. Dans le cadre de ses missions souvent confidentielles, le Policier du Renseignement utilise plutôt des véhicules banalisés.
Il porte une arme de service et utilise, dans l'exercice de ses fonctions, un ensemble de matériel informatique (ordinateurs et logiciels spécifiques) et divers équipements d'écoute pour certaines missions.
Qualités et compétences requises pour le métier de policier du renseignement
Qualités essentielles
- Avoir l'esprit d'équipe, le travail se faisant en collaboration avec d'autres policiers ;
- Être disponible et flexible sur les horaires (travail possible le week-end pour assurer des permanences) ;
- Être discret, les dossiers traités étant confidentiels ;
- Avoir un esprit d'analyse et de synthèse développé ;
- Être rigoureux et méthodique ;
- Savoir faire preuve de patience, certaines enquêtes pouvant demander du temps ;
- Être respectueux de la hiérarchie ;
- Avoir une bonne constitution physique.
Compétences requises
- Savoir trouver les informations rapidement grâce à la connaissance de plusieurs sources d'information et notamment être capable de faire des recherches pointues en s'aidant d'internet et des différents réseaux ;
- Traiter le renseignement pour anticiper sur les troubles potentiels ;
- Assurer la protection des personnes du gouvernement pendant leurs déplacements officiels (la formation après le concours forme le candidat à ces éléments clés de son métier).
- Être familier avec l'organisation de la Police Nationale et en particulier bien connaitre les services de renseignement (DGSI et SCRT).
Comment devenir policier du renseignement ?
Conditions
Pour devenir Policier du renseignement, il faut tout d'abord passer l'un des concours de la Police Nationale. Vous passerez le concours qui correspond à votre niveau d'études et au diplôme obtenu. Puis, une fois le concours réussi, vous pourrez suivre une formation spécifique à l'école de la Police Nationale pour devenir Policier du Renseignement.
- Si vous n'avez pas le BAC : vous pouvez vous présenter au concours d'adjoint de sécurité (ADS) qui est accessible sans condition de diplôme ;
- Avec le BAC : vous pouvez vous présenter directement au concours de Gardien de la Paix ;
- Avec un BAC + 3 : vous présenterez un concours d'officier de police ;
- Avec un BAC + 5 : vous pouvez vous présenter directement au concours de commissaire.
Pour se présenter au concours externe de Gardien de la Paix, il faut :
- Être de nationalité française ;
- Avoir de Baccalauréat ou justifier d'un diplôme équivalent (de niveau IV) ;
- Être âgé de 17 à 45 ans (la limite de 35 ans a été repoussée à 45 ans depuis 2022) ;
- Avoir un casier judiciaire vierge ;
- Être libéré des obligations militaires ;
- Avoir une bonne forme physique et être apte au service de jour comme de nuit ;
- Être apte au port et à l'usage des armes.
Après le concours et dès sa sortie de formation à l'école de Police, il peut faire savoir son intention de devenir Policier du Renseignement.
La sélection pour le recrutement consiste en un entretien avec un jury.
L'accès au métier de Policier du renseignement se fait aussi grâce à une mutation interne et sur proposition de vacances de postes. Dans tous les cas, il faudra passer la sélection avec un jury.
Concours externe de Gardien de la paix
Le concours de Gardien de la Paix doit valider les épreuves d'admissibilité et d'admission qui se déroulent de la façon suivante :
Les épreuves d'admissibilité
- Épreuve écrite consistant à la résolution d'un (ou plusieurs) cas pratiques, sur la base d'un dossier d'une dizaine de pages avec des mises en situation. Le candidat sera évalué non seulement sur ses capacités d'analyse, mais aussi sur ses compétences rédactionnelles (durée 2 h, coef. 4 – note éliminatoire si inférieure à 5/20) ;
- Épreuve écrite sous forme de QCM (Questions à Choix Multiples) portant sur l'actualité, le cadre institutionnel, les grandes époques de l'histoire de France et la culture générale (coef. 2) :
- Épreuve écrite en langue étrangère sous forme de QCM (Questions à Choix Multiples). Le candidat choisit la langue (parmi l'anglais, l'allemand ou l'espagnol) au moment de son inscription (coef. 1). La durée de 1 h comprend les 2 épreuves de QCM ;
- Tests psychotechniques non notés, mais obligatoires. Ils vont aider à appréhender le profil psychologique du candidat, son rapport à l'autorité et son niveau de maîtrise émotionnelle (durée : 2 h).
Les épreuves d'admission
- Épreuve sportive comprenant : un PHM (Parcours d'Habileté Motrice) et un TECR (Test d'Endurance Cardio-Respiratoire). Le tout est noté avec un coefficient 4. Une note inférieure à 7/20 est éliminatoire.
- Entretien avec un jury pour permettre d'évaluer la motivation du candidat à entrer dans la Police Nationale et à évaluer son sens de la réflexion ainsi que sa personnalité sur la base des résultats des tests psychotechniques effectués dans la phase d'admissibilité et qui ont été interprétés par un psychologue. Le jury s'appuie également sur le curriculum vitae du candidat (durée : 5 min de préparation et 20 min d'entretien – coef.5 ; note éliminatoire si inférieure à 5/20).
Le Policier stagiaire est formé aux moyens de cours théoriques et de stages pratiques à l'exercice de son métier de Policier. Le stage pratique va de plus lui permettre d'apprendre à utiliser une arme de service dans le respect du code de déontologie de la PN.
Formation pour devenir Policier du Renseignement
Après avoir obtenu le statut de Gardien de la Paix et à l'issue de sa formation, le candidat peut manifester son désir de devenir Policier du Renseignement. La sélection se fait par un entretien avec un jury qui, s'il est concluant, sera suivi d'un stage spécifique pour le métier de Policier du renseignement.
Ce stage va aborder notamment les questions :
- De la protection des personnalités,
- De surveillance et de filature,
- D'intelligence économique (modules de formation) ;
- De gestion et de traitement d'informations (sources humaines)
Comment se préparer au concours de Gardien de la paix ?
Les concours externes de la Police Nationale sont ouverts à tous, à condition de remplir les critères de sélection (nationalité, âge, niveau de diplôme en fonction du concours).
Vous pouvez donc vous présenter, soit en sortant du lycée (formation initiale), soit, si vous êtes salarié ou demandeur d'emploi, dans le cadre d'une formation continue ou d'un projet de reconversion professionnelle.
Passer un concours est souvent plus difficile, car le temps est limité pour chaque épreuve et il existe des notes éliminatoires. Vous devez donc vous préparer sérieusement, tant pour les épreuves que pour les tests sportifs.
Il est possible de préparer l'un des concours de la Police Nationale, au moyen des CPI (formation en présentiel) de l'École Nationale Supérieure de la Police (ENSP).
Mais si vous êtes salarié et souhaitez vous organiser en travaillant le soir ou le week-end pour préparer le concours, la solution la plus adaptée est de faire une préparation au concours avec un centre de formation à distance spécialisé dans ce type de concours (exemple : EFM Fonction Publique). Ces écoles permettent de se préparer à toutes les épreuves et assurent au candidat un solide soutien pédagogique.
Il peut ainsi arriver au concours plus confiant et bien préparé.
Salaire, statut et évolution de carrière d'un Policier du Renseignement
Salaire et statut
Le statut du Policier du Renseignement est celui de fonctionnaire. S'il est reçu au concours et réussit sa formation, il doit s'engager au service de l'État pour une durée de 4 ans après sa titularisation comme Gardien de la Paix.
Dès qu'il est à l'école de Police, il perçoit une rémunération de 1 442 euros nets par mois et bénéficie de la gratuité du logement pendant toute la durée de sa formation.
Puis, en début de carrière, à la sortie de l'école, il perçoit environ 2 092 euros nets par mois. S'il poursuit sa carrière dans la Police Nationale, il pourra percevoir un salaire pouvant aller jusqu'à 3 533 euros nets par mois.
Le Policier du renseignement peut changer de grade et percevoir une augmentation de salaire.
Évolution de carrière
Comme pour tous les métiers de la Police Nationale, le Policier du Renseignement peut obtenir des promotions internes. S'il effectue plusieurs années de service dans son grade, il peut monter en grade. Par exemple, un officier de police peut devenir lieutenant, puis capitaine et finir au grade de commandant.
Des concours internes permettent aussi d'accéder, sous certaines conditions propres à chaque concours, à des métiers d'ingénieur de police technique et scientifique ou encore de commissaire.
Contexte métier
Pour assurer la sécurité du territoire, tant en ce qui concerne les biens patrimoniaux que les personnes, il faut assurer une certaine veille quotidienne et puiser au cœur des renseignements. Dans le contexte actuel et la menace terroriste notamment, le métier de Policier du Renseignement est plus que jamais indispensable. Les perspectives de recrutement sont donc bien réelles dans cette profession.
Devenir Policier du Renseignement, c'est exercer un métier passionnant et indispensable à la sécurité du territoire. Ce métier offre de nombreux débouchés et le contexte géopolitique favorise le recrutement d'effectifs afin d'assurer la sécurité du pays. En entrant dans la police nationale, vous pourrez évoluer et monter en grade, suivre des formations en interne et passer des concours pour accéder au grade supérieur ou pour changer de spécialité, car la Police Nationale propose un ensemble de métiers très variés.